Marie-Louise Grès est née le jeudi 29 juillet 1880 à Haybes. Son père Pierre Lambert Edèze, fabricant de pavés en ardoise exploite un moulin à eau, dit “ le Moulin d’en bas ” à la sortie du bourg, situé plus exactement à l’entrée de la ruelle Saint Brice. Sa mère, Adèle Maria Sulin, ménagère, élèvera quatre filles. Second enfant du couple, Marie Louise développe très tôt un attachement profond à son village natal et sa forêt. Après des études secondaires effectuées au lycée Sévigné à Charleville, Marie-Louise apprend le métier d’infirmière, alors qu’en même temps se confirme sa vocation de poète.
A 19 ans, le mercredi 9 Août 1899, en mairie et église de Haybes, elle épouse François Joseph Dominique Alexis Dromart, fils de Louis Edmond Dromart et de Jeanne Lagofun. De quatorze ans son ainé, Dominique Alexis Dromart est alors sous-directeur de l’usine des pyroligneux (surnommée localement “ La Vinaigrerie ”), usine toute proche du domicile des parents de Marie-Louise, et dont des jardins et autres terrains se trouvent mitoyens. Le couple va alors s’établir dans une maison “ d’employé ” appartenant à
l’usine des pyroligneux*.
Son beau père,
Louis Edmond Dromart* n’est autre que l’arrière-petit-neveu (2) du musicien givetois Etienne Nicolas Méhul, auteur entre autre du “ Chant du départ ”.
Tout naturellement, sa formation d’infirmière lui fait prendre les fonctions de Vice - Présidente du comité Fumay-Haybes-Revin des Dames Françaises la Croix Rouge, dont la présidente est alors madame Dufour.
Le 23 novembre 1900, Marie Louise donne naissance à une petite fille prénommée Cécile Jeanne Marie et, en 1903, un petit Edmond voit le jour. Marie-Louise se partage alors entre l’éducation de ses enfants, et sa fonction d’infirmière, mais garde toujours une place prépondérante pour la poésie… L’appel de la Muse se manifeste de plus en plus.
Une plaquette de quelques poésies “ Comme en un Rêve ” est à priori sa première publication officielle, imprimée par les éditions de la Revue du Languedoc (3). En 1911, son nom est retrouvé dans la table des auteurs publiés dans des revues telles que “ Le Grillon ”, “ la Revue des Poètes ” ou “ le Beffroi ”. La même année, un de ses poèmes “ Renoncement ” est édité dans le “ Recueil des Jeux Floraux ” (9). Encouragement important pour la Poétesse qu’est cette publication.
Les années 1912 et 1913 vont voir la parution en librairie de sa première œuvre en 2 volumes : “ Le Front voilé ” (écrit de 1908 à 1910) et “ les feuilles tombent !”. Si “ Le Front voilé ” est un recueil qui s’adresse pour partie aux proches de Marie-Louise, avec un passage très marqué par la mort récente de sa sœur cadette Louise, décédée à l’âge de 20 ans, l’ouvrage “ Les feuilles tombent ! ” est fortement inspiré par l’environnement haybois proche. C’est manifestement cet ouvrage qui fait connaître la Poétesse.
Henri Domelier, alors journaliste politique à l’Echo de Paris, dans un article paru le 26 février 1913 dans la Dépêche des Ardennes en écrit une critique fort élogieuse (6):
“ Marie-Louise Dromart ne cherche pas l’effet de certaines écoles parnassiennes. Elle veut convaincre et pénétrer, par l’élégance de la pensée, la richesse de la rime et le charme féminin qu’exhalent ses poésies. Tour à tour sentimentale, douloureuse, mystique, elle émeut profondément le lecteur….//….Quel amour de l’Ardenne dans “ Haybes ” que madame Dromart chante avec une tendresse toute fidèle… ”
La gentillesse est une des qualités de Marie Louise (2).
Le succès naissant de ses œuvres n’échappe pas à la revue “ Le Glaneur ”, revue qui, sans l’autorisation de l’auteur, reproduit régulièrement ses poèmes. Lorsqu’elle apprend en 1912 par sa cousine par alliance
Yvonne Dromart*, poétesse également, que “ Le Glaneur ” la reproduit en cachette,
“ puis-je lui en vouloir ? ” est alors la réponse de la poétesse, qui à l’égard de cette revue ne montre pas de ressentiment particulier. (2)
Un premier prix littéraire, le prix des Annales, décerné en 1913 par la librairie des Annales va récompenser sa troisième publication : “ Le miracle de l’Amour ou la Vierge aux Aveugles ” qui est une légende en vers. Puis quelque mois plus tard, elle obtient le prix de Rohan, pour “ Les lettres ”, œuvre publiée dans le bulletin de la société des Poètes Français.
Le succès rencontré suite à la parution de ses poésies associé à l'encouragement que représentent les prix décernés l’incite à solliciter son adhésion en juin 1914 à la Société des Gens de Lettres de France, soutenue en cela par le parrainage de quatre sociétaires (3). Son adhésion est acceptée le 29 juin 1914.